
LES ENJEUX DES JEUX OLYMPIQUES : L'EXEMPLE DE LONDRES

Les infrastructures et leur impact économique et environnemental
En 2005, Londres avait obtenu les J.O sur une promesse : utiliser l'événement sportif pour entièrement "régénérer" un quartier pauvre de l'Est de la ville. L'événement était censé être utile, laissant en lieu et place d'une vieille zone industrielle à moitié désaffectée, des installations sportives haut de gamme, des appartements flambant neufs à prix raisonnables et un parc agréable.
Dotés d'infrastructures pensées et réfléchies pour l'environnement, ils sont les Jeux Olympiques du développement durable. Une fois la grand messe du sport terminée, tout a été prévu pour ne rien laisser à l'abandon...
BATIMENTS:
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Le Stade Olympique
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Le Vélodrome (cyclisme sur piste)
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Transports
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Le Parc Olympique
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L’Aquatic’s Centre
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La Copper Box
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Autres batiments (Basketball Arena, Water Polo Arena)
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Le stade olympique: 1.2 milliard d’euros
Le stade a battu de nouveaux records en matière de recyclage : il a été construit avec 30 % de matériaux réutilisés et 90 % des déchets générés par la construction du stade ont été réutilisés, recyclés ou récupérés.
Un béton qui a accueilli les 80 000 personnes qui ont assisté à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
Le stade appartient aujourd’hui au club de football de West-Ham United pour 99 ans. La capacité du stade sera réduite à environ 50 000 places. L'enceinte servira également pour des concerts et autres évènements sportifs comme la Coupe du rugby à XV en 2015.


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Le vélodrome: star écolo des jeux
La construction du vélodrome a débuté en mars 2009 et fut achevée en moins de deux ans, en février 2011. C’est le premier site sportif à avoir été terminé, dix-huit mois avant le début des Jeux Olympiques
Les concepteurs ont privilégiés les matériaux renouvelables, tels que le bois. Les façades sinueuses du bâtiment sont constituées de cèdre rouge (5 000 m2)
La piste est constituée en lames de parquet en pins de Sibérie, issues de forêts écogérées. Elle a nécessité l'emploi de plus de 350 000 clous. La toiture à double courbure de 12 000m² est tendue par un réseau de 16 kilomètres de câbles.
De nombreuses fentes de toit et une coursive vitrée permettent un éclairage par la lumière naturelle, réduisant la consommation d’énergie liée à l'éclairage naturel. De même, le revêtement mural extérieur ainsi qu'un système de ventilation naturelle permettent une absence de système de climatisation. Enfin, l'eau de pluie sur le toit est collectée, et injectée dans le réseau de distribution du vélodrome.
Aujourd’hui, la tribune temporaire est démontée et la piste reconfigurée pour acceuillir les cyclistes de tous les jours.
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Transports:
Les Jeux n’ont pas seulement à l’origine de nouvelles installations sportives pour Londres et ses habitants. En effet ils ont permis des améliorations dans les infrastructures. Ainsi "Transport for London" a investi 7.8 milliards d’euros dans le réseau de transport en vue des Jeux de 2012.
Cet investissement portait sur dix lignes de chemin de fer et trente nouveaux ponts qui, après les Jeux, continuent de connecter les Londoniens entre eux. De plus, soixante projets liés aux Jeux ont été lancés pour promouvoir les déplacements plus verts comme le démontre l’investissement de 10 millions de livres dans l’amélioration des voies pédestres et pistes cyclables de la ville.


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Le parc olympique: 675 millions d’euros
Le village olympique pour sa part est lui aussi un héritage tangible pour l’ensemble de Londres puisqu’il est à l’origine d’un nouveau quartier résidentiel connu sous le nom d’« East Village ».
La transformation de ce village des athlètes en 2 818 appartements dont 1 379 à des prix modérés progresse. Plus de 6 000 personnes bénéficient de ces nouveaux logements dans cette région de Londres.
« Londres avait un plan pour l’héritage » explique Dennis Hone, responsable en chef de l’Agence chargée du développement de l’héritage de Londres 2012. “Après trois ans de planification de ce legs, nous pouvons désormais offrir le Parc olympique Reine Elizabeth à tous avec des logements, des emplois et des occasions de sport et de loisir.”
Le "Queen Elizabeth Olympic Park" et ses essences d'arbres locales est l'un des plus grands parcs construits au coeur d'une ville européenne depuis près de cent cinquante ans.
Cinq nouveaux quartiers comprenant 8.000 appartements doivent sortir de terre dans les vingt ans qui viennent, dont 35% à loyer "modéré", dans une ville connue pour ses loyers extrêmement élevés.
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Aquatics Centre: £303 millions
L'Aquatics Centre est un batiment de 36 875 m2, qui comporte:
-deux bassins de cinquante mètres, dont un pour les épreuves de natation,
-un bassin de vingt-cinq mètres surplombé par six plongeoirs (pour les épreuves de plongeon).
Sa capacité d'accueil durant les épreuves Olympiques et Paralympiques est de 17 500 spectateurs.
Une capacité qui réduite à 2 500 spectateurs à l'issue des Jeux Paralympiques, par la suppression des deux tribunes provisoires situées dans les deux ailes du bâtiment. C'est ainsi que le centre aquatique dévoilera sa silhouette définitive. Aujourd’hui, les deux piscines olympiques sont accessibles à tous, avec des billets d’entrées à seulement 5 euros.


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La Copper Box:
Située au sein du Parc olympique dans le quartier londonien de Stratford, le bâtiment a une capacité de 7 000 places.
Le toit est pourvu de quatre-vingts conducteurs de lumière afin de laisser entrer la lumière naturelle, et faire des économies d’énergie de 40 % par an. Il est également équipé de collecteurs d'eau de pluie (eau réutilisée sur le site).
La Copper Box sera réadaptée pour devenir un centre sportif multi-usage pour le grand public ou l’entraînement des athlètes. Les zones temporaires prévues pour les médias ainis que les vestiaires des athlètes seront réaménagés.
L'enceinte pourra accueillir des événements sportifs de taille variable, grâce à sa conception flexible et sa tribune escamotable.
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Autres batiments:
Certains bâtiments construits pour les Jeux Olympiques sont entièrement démontables. En effet, le stade de basket, le stade temporaire le plus grand des Jeux Olympiques de Londres, est une structure légère qui a été démontée afin d’être réutilisée ailleurs. Il est possible que ce stade soit vendu aux organisateurs des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016 ou réassemblé dans un pays plus pauvre. Ce recyclage de structures imposantes démontre l’esprit responsable et durable de l’organisation de cet évènement sportif mondial.


Panoramique du Parc Olympique de Londres: De la gauche vers la droite le Centre Aquatique, l’ ArcelorMittal Orbit, le stade Olympique et enfin la Water Polo Arena.
Résultat:
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Bilan écologique:
Si ces J.O représentent une belle avancée en matière d’environnement, la ville de Londres aurait pu mieux faire. Certes le bilan carbone des infrastructures olympiques est plus faible que ce qui était prévu. Aux yeux du « WWF (World Wild Fund) » et de « Bio Régional » (deux grandes associations spécialisées dans le développement durable), l'empreinte carbone ou le recyclage des déchets de chantier lors de ces J.O. sont considérés comme exemplaires. L'utilisation de matériaux plus légers et moins gourmands en CO2 (la moitié de l'empreinte carbone des JO provient de la construction de ces infrastructures) a permis une économie de 30.000 tonnes de CO2 qui auraient été émises.

En revanche, la production d'énergies renouvelables s’est avérée profondément insuffisante. Seulement 9 % de l’énergie consommée était « verte », un chiffre relativement faible en comparaison avec l’objectif de 20 % soutenu dans le cahier des charges.
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Bilan économique:
Un rapport élaboré par un consortium de comptables britanniques estime, de son côté, que les JO pourraient permettre au Royaume-Uni d'engranger 28 à 41 milliards de livres d'ici à 2020. Une fourchette qui reste donc très large.
Un an après la fin de Jeux Olympiques, une étude officielle affirme que les retombées économiques étaient de 11,4 milliards d’euros.
La Commission indépendante pour des jeux durables a délivré un satisfecit aux JO de Londres pour ses efforts en terme d'environnement: utilisation de matériaux recyclés dans la construction, installations temporaires démontables, recours massif aux transports en commun pour se rendre sur les sites.
Aujourd'hui compte tenu des retombées économiques et écologiques des Jeux Olympique nous pouvons dire que le pari de la reconversion d'un quartier entier fut gagnant.
De plus les Jeux continuerons de rapporter à la ville de Londres des bénéfices conséquents, tout en profitant à la population Londonienne.